C’était un soir pas en forme, une période creuse, des moments de doutes et de lassitude durant lesquelles je refusais cependant de plier. Je cherchais des chansons qui sauvent la vie, de celles qui nous viennent quand on va aller se jeter d’un pont et qui nous font reculer, de celles qu’on peut aller chanter en allant sur l’échafaud et qui nous mettent debout forçant le respect de tous ceux qui vont rester vivants et se savent plus morts que le décapité, celles qu’on fredonne au moment d’aller affronter le danger et qui vous donnent plus de courage qu’un alcool, celles auxquelles on s’accroche au fond d’une geôle comme la dernière touffe d’herbe à agripper avant la chute dans la folie. Au milieu du doute. Juste avant la fin attendue. Qui protègent notre humanité. Des chansons laïques qu’on pourrait chanter au milieu des flammes, qui parlent de camaraderie, de lutte, d’espoir, de résistance… Qui se souviennent d’exemples passés, ces camarades qui nous soutiennent mais nous regardent aussi, symboliquement, et face à qui nous devons être dignes.
Je pensais un moment à « Partons vite » de Kaolin, tiré de leur très bel album Mélanger les couleurs, mais il lui manque un côté politique. Sinon on écouterait “La vida es un carnaval” de Celia Cruz et le tour serait joué à jamais.
J’en trouvais en anglais mais peinait à en trouver en français hormis « La complainte du partisan » d’Anna Marly :
Je me demandais à des copines des références, et Pauline me citait “Hold on” de Tom Waits, que je ne connaissais pas. Certes, la chanson est en anglais, mais je la valide totalement surtout qu’elle peut se fredonner sous une pluie battante ou un tonnerre d’obus. Enfin, on pourra bientôt écrire « elle était » en anglais…
Photo d’entête : « Lueur d’espoir 🙂 » par Guillaume Carta

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