Il passe et la voit assise en train de lire sur un banc Elle est belle, son cœur se brise comme ça de but en blanc Elle pouvait lire chez elle, mais elle a préféré le parc Peut-être que la demoiselle voulait ainsi qu’on la remarque
Il ne sait pas quelle accroche il pourrait inventer Toutes les réponses sont dans sa poche, il n’a pas de problème de santé Madame que lisez-vous, tiens moi aussi c’est étonnant Comme vous je trouve assez fou que les gens aiment lire des romans
Madame étiez-vous là, pour m’attirer comme un aimant ? Que l’âme-sœur croise vos pas, qu’il n’ait pas l’air d’un prince charmant Qu’on croque dans le fruit du hasard, qu’on en tire tout le jus Il y a de la place dans mon bazar même si je ne t’attendais plus
Emma j’écrirai dans le noir des poèmes sur ta peau
Et puis quand viendront nos soirs, je peindrai des rires sur tes rides
Nos cœurs vrombiront de battements toujours sur le même tempo
Et qui sait dans combien de temps des petits pousseront sous ton bide…
(Baisez, bande de cons !
Faut réarmer la démographie
Qu’il a dit le président Macron
« Nous sommes en guerre », donnez des fils et des filles…)
Nous relierons nos pages pour n’en faire plus qu’un seul livre Et même quand nous prendrons de l’âge, à deux il fera toujours bon vivre Dans cette histoire tu es ma femme et la meilleure des mamans Dans notre récit sans drame, il y a l’amour à chaque moment
Il passe et la voit assise en train de lire sur un banc Elle est belle, il ne la connaît pas et il n’est qu’un mâle blanc Elle est plongée dans un foutu bouquin de bien-être qu’elle lit obstinément Il ne peut pas venir lui parler sans obtenir son consentement
Epilogue … il l’imaginera toute nu à quatre pattes sur son écran A la place de cette pauvre fille que des proxénètes lui livrent par procuration … elle finira de lire ses conseils débiles dans un lit deux fois trop grand Après avoir nourrit son chat, swipé à gauche et s’endormir sous somnifère dans une vie sans fruit de la passion… … c’est ce qui arrive dans un monde où chacun respecte les barrières, les masques, les zones de confort, où personne n’ose bouger les lignes ni n’enfreindre les lois, cette société de robots, de zombies, d’écrans …
Morale … morale de cette non-histoire Ce pays meurt de ne pas avoir Assez de couilles et d’hommes loquaces Et trop de connasses qui nous les cassent
Photo d’entête : “New York Public Library #5” par Tom Waterhouse
