Un ami nous proposait d’aller voir le festival d’Avignon. Je lui répondis :
Le ‘Off’ ? Pffff… méprisable gueux ! Moi je suis prof, raffiné, veule, chic, prétentieux, lâche, vacciné, ma gamelle pleine de croquettes fournies par la mafia républicaine, payé à vendre de la soupe de propagande en toute servilité indépendante, j’aime me masturber l’esprit sur de la signifiance éthérée en compagnie de mon élite éclairée, c’est comme ça qu’on se distingue du peuple qu’on éduque et qu’on défend au sein de nos partis politiques bobos… (bref, ZTA, tout ça !)
Sérieusement, quand je vivais à Aix-en-Provence, je ne ratais pas une année, mais celle-ci pas un rond. Et puis on a déjà eu le spectacle quotidien de la bêtise humaine affichée sur le demi-visage des zombies, les joies de l’Absurdistan, on attend la danse des convulsions et des tempêtes cytokiniques (un beau vaudeville en perspective : Suites de cuite pour les concons cocus) et la plus belle pièce sera l’émeute générale.
Le théâtre populaire, ce truc que les efféminés parisiens cherchaient dans les années 1950 en province, aujourd’hui c’est la manif’, la vraie, celle où le pouvoir te sort les lacrymos, les LBD, la nasse et les chiens en armure ; le reste c’est la société du pestacle à son stade terminal. Même le ‘off’ et les petites troupes qui s’endettent pour essayer de se faire repérer dans cette grande foire.
Cela dit, bonne initiative en tout cas. On retournera se divertir en temps de paix !
Photo d’entête : « Un lampadaire trop timide – 2 » par Aurélia Lemonnier
