Faciale d’insomnie…

– Tu étais encore réveillé à 2h58 ?
– Oh, Telegram la balance… Oui, mon téléphone a vibré… un podcast québécois que j’attends est tombé, en direct (23h en France)… ouvert en grand la fenêtre1… Gyrophare bleus dans la nuit, sans bruit (une ambulance ? une maison qui se libère dans la rue ? est-ce un voisin résistant qui meurt ou un voisin collabo ?)… bu/pissé… me suis dit que je regarderais demain, pas d’urgence… tourné… averti mon cousin que c’était tombé… ai refusé de voir le podcast, suis allé le chercher sur VK, ai filé le lien au susdit cousin, ai regardé la fin de cette demi-heure de “capsule” en me disant que je n’y croyais vraiment plus (en fait, si, mais ma tête et mes tripes divergent) …

…et réécouté ta voix… bu/pissé… me suis posé des questions sur le fait que tu m’aies envoyé la photo de tes jambes (très jolies), sans que je ne fasse aucune demande (mais merci) et tes messages sur le fait qu’on ne couchera peut-être jamais ensemble… me suis demandé si tu jouais au chat et à la souris… ai devisé un peu avec mon cousin sur le contenu de cette capsule (il y croit, moi toujours pas, mais je me dis le 4 mars, si c’est vrai…) et sur le fait d’avoir basculé complotiste… moi il y a trois ans (depuis l’élection de Manu le minable, le lynchage odieux de Fillon et la triche très probable sur les votes de manière à faire passer la poissonnière stupide du RN plutôt que Mélenchon qui aurait mis à poil le freluquet, lors du débat d’entre-deux tours)… lui a basculé en mars dernier (le Covid, il sent bien la plandémie)… on se dit que c’est lourd, long, lent d’être passé de l’autre côté du miroir, qu’on rêve parfois d’être réintroduits dans la matrice et de nous préoccuper simplement de foot, de filles, de projets immobiliers et croire qu’on nous veut du bien dans les hautes sphères… ai écouté des podcasts de Brice Couturier sur France Culture2, l’intellectuel français qui me plaisait le plus jusqu’en 2015-2016 ; trouvé ça chiant, son analyse sur Trump plate et un peu stupide… ai écouté le reste, en trouvant tout incroyablement pénible : non, quitte à flirter avec la dépression sociale, je reste encore dans le Nebuchadnezzar et essayerai tout de même de sortir de la sous-matrice qu’est Sion (je pense comme certains que le vrai élu est l’agent Smith)… bu/pissé (ça va arriver encore plein de fois, je passe les occurrences suivantes)… me dire qu’un voisin est aussi en chaleur puisque je l’entends tousser de temps en temps (lequel ? c’est fou comme tout s’entend dans le silence)… ai repensé à toi… me suis demandé, au stade où je te connais, si tu peux encore être l’exercice de fin d’études d’un agent secret qui essaye de voir combien de temps il peut inventer des éléments sur toi, alors qu’il s’appelle Jean-Martial et qu’Ojy n’existe pas (son exercice prend fin demain, au pire, mais il est très bon tout parait cohérent – être complotiste jusqu’au bout !)… ai regardé quatre capsules d’Ovidie sur le sexe – le sperme qui doit couler partout, les règles, les photos de sa bite, oublié le dernier (suis globalement d’accord avec ce qu’elle dit, tellement d’accord que c’en est même touiller dans les évidences… qu’est-ce que devoir les rappeler dit de la bêtise de nos contemporains ?)… avoir envie de t’envoyer un pudique pick de ma biloute sous ma grosse couverture au milieu de l’air froid, trouvé que ce serait drôle que tu m’envoies des photos sexy et moi de la pruderie amusée par le jeu de mot bilingue, quelque chose du monde à l’envers… bu, bu, bu mais alors un demi-litre… trouvé qu’Ovidie semblait terriblement s’ennuyer à parler de sexe (lui envoyer des vidéos sur le paradoxe de Fermi, à cette pauvre dame blasée)… me demander si tu avais la chatte, le minou, l’abricot rasé comme une petite fille pré-pubère et ayant subi l’influence indirecte de la pornographie (pas besoin de chatte pick !) et te dire que moi j’aime bien les poils (j’aime même les femmes intelligentes – rares avant 30 ans – et ne bande pas beaucoup sur les gamines, et pas du tout quand elles jouent au bac à sable)… trouvé tout à fait risible qu’au milieu de quelques clitoconnasses enragées poussées par les manipulateurs sociétaux, les femmes lisent des trucs complètement cons comme les Nuances de Grey (scénario d’un cliché à tomber par terre, écrit comme un Harlequin – repensé à cette chilienne qui se bidonnait dans le métro à lire Bukowski – lire un jour Bukowski) et que ça m’avait vacciné d’être féministe pour les 50 prochaines années… me dire que j’aurais encore plus envie d’une femme qui serait capable de me parler de Trump et qu’on finirait trempés dans le jus de notre envie mutuelle (hihihi, et si j’envoyais finalement le pudique pick pour la beauté des jeux des mots grivois et potaches ?)… pensé aux poils (pourquoi sur la chatte et pas sous les bras ? Si j’aime les petits gazons de foot bien entretenus est-ce que je pourrais moi-même m’en faire un au niveau du poteau de corner… non… pourquoi ?)… pensé aux règles (à 18 ans, il m’arrivait de faire l’amour avec ma partenaire au début de ses règles, elle était encore plus excitée, c’était encore plus humide, c’était limite sale, mais bien moins qu’une sodomie qui sent mauvais et n’apporte rien de plus qu’un bon puzzle à deux pièces bien huilé (ne pas me demander à quel âge ma nièce passera du puzzle à deux pièces avec une forme saillante et une forme concave à relier, au puzzle de corps avec un jeune mâle du coin qui fait encore vaguement dans ses couches et suce sa tétine)… me dire que ce soir je devais voir Dieudonné à Mu* (reculé en juillet, juillet on sera libéré ?)… dire à ta maman (une femme de goût, apparemment) de lire Les lettres luthériennes de Pasolini : ce type a compris la crasse des années 2020 dès 1960 où la destruction de la société se mettait en place (Pasolini est un maître pour moi) …me souvenir de cette femme qui aimait faire des fellations « pour sentir le désir et prendre plaisir à le contrôler » (me souvenir que j’ai servi de joystick un jour avec ma plus volontaire complicité)… me dire que je n’aimais pas embrasser les lèvres d’une femme qui vient de mettre mon truc gluant dans sa bouche… que j’aimais que ces histoires de bouches soient rares (un bon cuni de temps en temps, ce n’est pas désagréable, sentir le désir et le corps qui se tord de plaisir… mais trop souvent, c’est chiant à la Ovidie)… me souvenir que tu as employé le mot ‘plandémie’ (te trouver encore plus impitoyablement sexy après ça – me demander si je suis “sapiosexuel” comme disent les greluches sur Tinder qui, une fois qu’elles ont aimé les voyages, la nature et les amis – ouah ! – veulent paraître dans le coup) …trop pensé au cul puisque j’étais dans mon lit en train de tourner en rond… essayé de lire mon livre en anglais sur le zimzoum de la kabbale lourianique et ne pas accrocher plus de trois phrases… réécouté la capsule du québécois en entier et dans le casque pour essayer de putain putain putain merde chiasse fait chier fait chier de dormir… 3h finir par

B.O. de ces éclaboussures d’insomnie

Orelsan – Notes pour trop tard

J’aime bien Orelsan et son pote Gringe – ils sont les derniers punks de l’époque, bien plus que espentes ou Houellebecq qui se prennent trop au sérieux : il n’aurait pas dû s’excuser pour « Sale pute » mais écrire « Sale pute 2 » où il aurait parlé des Femen et de George Soros, et voir tous ces hochets (genre Hanouna, Praud et autres cacahuètes pour singes) s’époumoner sur les plateaux de la boite-à-images-qui-rend-con… quand l’époque crie, faut relancer, faire tapie et toujours voir jusqu’où tu peux aller trop loin…

Ah oui, si on se parle encore le 14 février, on ne se verra pas ce jour-là, car « j’aime pas trop les 14 février » (du génie !)

Tiens, je viens de découvrir cette chanson :

Musicalement c’est nul (comme 90% du rap) mais c’est très chouette au niveau de la sociologie… j’aime beaucoup la sociologie et notamment celle que produisent les humoristes et les “chansonniers”… bon voilà… dehors le monde est jaune, on se croirait dans Matrix, décidément, avec un filtre devant la caméra… Il faut que je coure aujourd’hui, marre des insomnies.

Notes

  1. En plein hiver. ↩︎
  2. Il s’agissait, en ce début 2021, de l’émission « Le tour du monde des idées ». ↩︎

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