Le dernier repas

Paroles

Introduction : à ma mère craintive

(Parlé)

Demain je voyage bien loin
Et Maman a peur que je meure
Que je crève comme un chien sans un soin
Que je vive ici mes dernières heures
Elle croit que je suis perdu sans elle
Qu’il faut que je reste ancré à son nombril
Que je ne sais pas voler de mes ailes
Que je suis un idiot perdu dans la ville
Pourtant j’ai réchappé à mille maux
Et même à notre éloignement
Mais prenons-la bien au mot
Et vivons nos derniers moments

Chanson : jouons son jeu

(Chanté)

Maman j’y passe demain
Il est grand temps que je dise
Qui donc était ton gamin
Quelques extraits de mes bêtises
Si donc tu dois faire un discours
Et des éloges bien mérités
Que tu ne sois pas prise de court
Lorsque sortira la vérité
Écoute ma confession
Elle sera comme mon testament
Fais-y donc bien attention
Et avant va te chercher un calmant

Fausse confession, confusion I : sexe

(Tout le reste est chanté, évidemment)

Je vous ai menti lorsque nous parlions de filles
Et c’est ainsi que je n’ai jamais étayé
Lorsque je vous informais que c’était fini
C’est juste que je n’avais plus rien pour les payer
J’ai connu bien des bouges et de bons lupanars
Maisons à double fond et recoins interlopes
Ou d’abord on se bouge puis on se love peinards
Danses frénétiques jusqu’au risque de syncope
Et tu sais quand on voudrait faire rimer partouze
La peau hésite aux appeaux de la poésie
Puis très vite ses apôtres se trouvent bien plus que douze
Et on va ensemencer bien des pots (et Cie)
     Maman, non je n’étais pas un ange
     J’ai même un sexe et il est vivant
     Il m’a fait barrer dans la fange
     Il m’a poussé où va le vent

Fausse confession, confusion II : argent

Vois sur Internet ce qu’est une “chaine de Ponzi”
Pour être très honnête, je n’ai rien inventé
Pour ma défense, si la banque appelle, penses-y :
Mon modèle fut la France, qu’on boive à sa santé
Sache en compensation, qu’à chaque besoin d’argent
C’est bien chez ta belle-mère, où j’aimais me servir
Lui parlant d’affaires et de placements sur trente ans
Qu’elle me réglait avec passion et grands sourires
C’est au moins ça dans votre part d’héritage
Qui n’échouera pas au Ministère des Finances
Car de gruger ce vol, qu’ils appellent partage
Je traine bien des casseroles, tu peux me faire confiance
     Maman, je n’étais pas Jésus
     Ni un messie ni un même un Monsieur
     J’ai juste joui autant que j’ai su
     Et nous ne nous reverrons pas aux Cieux

[Manque la fausse confession III, sur la drogue qui est en cours d’écriture… où on se fiche de la loi L627]

Conclusion

Bon, voilà, seule la moitié était vraie
Tu pourras choisir laquelle
Et si tu veux maintenant toi-même me tuer
Remets-moi une assiette de tes choux de Bruxelles

Photo : “Rome – Masque tragique et comique” de Nicolas Vollmer.