Quand on sort de boite, tout seul, comme d’habitude… mais qu’est-ce qu’on croyait ? …on ne croyait rien, on voulait juste s’offrir quelques heures pour rêver qu’on avait du charme, la pointe d’un « et si », se donner l’occasion d’un malentendu.
Enfin, quand on sort de boite, c’est qu’on a réussi à y entrer, c’est déjà ça !
Son
Enregistré le 26 février 2015.
Texte
I – « Ce soir c’est la bonne ! »
Ce soir je sors, je vais braver le sort, passeport pour le sport
Dans un décor de corps, désir par tous les pores, et ce jusqu’à l’aurore
Rythmes trop forts, sur le dance-floor, les BPM nous perforent
Mais on est tous d’accord pour poursuivre l’effort, poussés par cette drogue sonore
Nuit en discothèque sur de la musique techno et des rythmes cadencés
Je suis habillé impec’ comme tous les péquenots qui ne pensent pas qu’à danser
Comme une partie d’échec j’ai 4 heures chrono pour tout bien agencer
Jouissance en hypothèque obligé de me lier à ces filles pas finaudes qui savent à peine penser
Et puis ça sent le gymnase, si ce n’est pas la fumée ou plus tard le roussi
Les mecs sont un peu nazes et n’osent pas assumer sans fard qu’ils sont ici
Pour prendre des filles d’occas' et ce sans assurer qu’à part là ils ont aussi
Toutes leurs cases, et ne sont pas costumés sans rien n’avoir d’autre à voir sous le châssis
(Alors) Dis-moi qu’est-ce qu’on fout là ? Dis-moi est-ce que tu ne voudrais pas Qu’on trouve un autre endroit ? Je t’offrirais un verre, Puis à tort et à travers Tu me ramènerais chez toi…
Alors on se secoue, collants et ridicules, tout en s’épiant fiévreux
Sur de la ’sique de quat’ sous aux relents de pendules pour récipients malheureux
Jusqu’à ce que l’on soit saoules, élans de somnambules, toujours un peu plus preux
Mais complètement dissous, s’en allant, minuscules, tout seuls comme des lépreux
(Alors) Dis-moi qu’est-ce qu’on fout là ? Dis-moi est-ce que tu ne voudrais pas Qu’on trouve un autre endroit ? Je t’offrirais un verre, Puis à tort et à travers Tu me ramènerais chez toi…
II – Encore une nuit gâchée
Premières lueurs, je n’ai pas vu l’heure, longue nuit de leurre Cognée de passion, et de frustration, pour une petite ration De souvenirs inutiles, de moments futiles où la musique rutile Et pourquoi faut-il que ces récréations soient pleines de malheurs ?
J’ai l’haleine chargée, les yeux un peu lourds, le pas trop pesant
Je suis un peu plus âgé, un peu plus sourd, pas très imposant
J’ai les yeux figés, le souffle trop court, je ne suis qu’un passant
Qui veut se soulager, et qui salue ce nouveau jour en pissant
Premiers rayons je me vois tout couillon et rond comme un ballon
Qui s’est fait rouler et envoyer bouler par les blondes bien roulées
Stupides bonnets D, même pas bonnes à aider un type qui va céder
Droit comme un crayon à la mine désolée au bois désespérément bandé
Alors je vais aller bruncher à défaut de brancher une de celles qui n’ont pas bronché
Me remplir l’estomac, oh ma vie dans le coma comme un grand magma
Mate ma peine à peine je tâte l’étendue de ma haine
Echec et mat, je vais flancher appeler la mama et reprendre une vie saine
(Alors) Dis-moi où est-ce que tu es Oui toi, la personne à aimer Un peu plus qu’une nuit ? Et si toi, tu me cherches Aussi, là je te tends la perche Tu vois le soleil luit
Instruments
- Voix
- Guitares
- BPM type techno
Photo : extrait de “Audio Visual” de Matt Morrison.