Papillon en fin de fanaison

Son

Maquette enregistrée le 24 février 2015. La voix est horrible, la guitare à refaire totalement, et le crescendo serait à travailler avec d’autres instruments pour donner plus de force et de profondeur en même temps à la chanson, jusqu’à la retombée finale…

Texte

1
Je sens venu l’heure, je ne lutte pas
Déjà les premières lueurs du trépas
Je me suis posé quelque part
Je sais qu’il n’y a pas d’échappatoire
Sans un cri sans une plainte
Je me suis couché, figé comme une plante
Et j’attends que la mort vienne
Que le couperet tombe, qu’elle me prenne

2
Chaque vie pèse sur la Terre
Je vois mon linceul à la patère
Je suis résigné au plongeon
Car je sais qu’on ne peut y dire non
Je me détache de l’existence
Et comme mon départ est en instance
J’abandonne sans m’en faire
Tout mon passé, toutes mes affaires

3
Qu’on soit une bête, ou bien un homme
Nos vies s’arrêtent pour un grand somme
Un grand saut dans l’inconnu
D’où nul n’est jamais revenu
La porte secrète qui s’ouvre en un tour
Emporte un être loin de nos jours
Qui sait peut-être n’y a-t-il rien ?
Une impasse au bout de chaque chemin…

4
Il n’y a plus d’esclaves, plus de roi
Aucune entrave, ni aucun droit
Au seuil du dernier souffle
Dans le deuil de soi où l’on s’emmitoufle
Il n’y plus de mots plus de lois
On ne voit plus l’arbre qui cachait le bois
Les corps sont nus dans l’abandon
Il n’y plus de comptes tout est pardon

5
Ne me pleurez pas, je m’en fiche
Je suis bien loin de tout ceci
Qu’importe de laisser toutes ces friches
Je suis au-delà de ces soucis
Je ferai le festin des parasites
Vous vous arrachez déjà mes vêtements
Pourvu qu’ils me dévorent vite
Je ne veux pas voir vos bêlements

6
Je sens l’ombre qui se déverse en moi
Le silence qui m’enserre déjà
Je sens fondre une averse de froid
Dans l’impatience qu’on m’enterre là
Adieu veaux, vaches, adieu chansons
Adieu vos cravaches et vos raisons
Adieu mes amis, et les autres
Au bord du puits, je trinque à la vôtre

7
Il y a tant de trésors à creuser
Laissez les vers à leur cadavre
Loin de vos billevesées
Laissez-leur juste ce petit havre
Où ils peuvent vous échapper
De vos querelles se soustraire
Dans l’oubli où ils sont happés
Ils reposent six pieds sous terre

Instruments

  • Voix
  • Guitare
  • Basse ?

Visuel alternatif

Un petit papillon en premier plan, en haut à gauche, qui vole. Second plan : un arbre au grand tronc noueux et en fleurs.

Photo : “Un papillon hors-norme” d’Alexis Kolesniskoff.