Son

Enregistré le 28 février 2015, après de nombreux bricolages…

Texte

Une fille libre

1.1
Elle prie des dieux et s’éprend des hommes,
La proie de yeux qui la rendent comme
Immortelle (l’espace d’un instant)
Et puis de ses pieux repentirs,
Elle puise la force de repartir
Sans tutelle

1.2
A tue-tête elle chante la vie
Et puis s’entête à changer d’avis
Avec zèle
Et sort de sa solide inconstance
Dès lors qu’elle décide avec insistance
Qu’elle est duelle

1.3
Aux bals dont les gamines rêvent
Elle se déballe, féline jusqu’à sa sève
Sans dentelle
Et puis s’emmêlent les mélos,
Les pinceaux pêle-mêle, s’en mêlent mots,
Et coups de semelles

1.4
Elle passe son tour à la pointe des pieds
Ne se lasse pas des jours, où elle peut épier
L’irréel
Elle flaire l’ennui de nos existences fades
Où effleure l’envie, sous des danses de façade,
D’être infidèles

Elle est telle quelle
Elle est taboue, elle est habile, habituée
A abimer tous les cœurs d’hommes purs qu’elle garde chez elle en rançon
Elle est telle quelle
Elle est chant, alléchante à l’échancrure
De ses seins durs qui nous appâtent et font de nous ses échansons
Elle est telle quelle
Elle est soi, elle est son, elle est saoule parfois, souffle
Insatiable, vent d’insouciance qui affole nos silences
Elle est telle quelle
Elle est folie, elle est femme et si jolie, elle est feu
Qui nous fait fondre, qui nous confond jusqu’aux tréfonds quand on se lance

(Il manque probablement ici un pont…)

Une fille liée

2.1
Elle se veut libre mais pour de l’argent
Elle tire ses vivres d’honnêtes gens
Qui la sellent
Fille saine qui songe au prince charmant
Vilaine qui ronge et puis rince ses amants
Cruelle

2.2
Trainée à la carrière de la quête d’étreintes
Elle étrenne son derrière aux fêtes sans contraintes
« Mille fois », dit-elle
C’est qu’à peine sortie de l’âge de la dinette
La sirène sentit l’outrage de la disette
Qui la harcèle

2.3
Elle égare ses pensées dans des lits chauds
Elle est garce et censée et peu l’en chaut
Sensuelle
Elle oublie, rêvant, tout ce qui l’oppresse
Puis comme le vent file sans laisser d’adresse
Étincelle

2.4
Elle sait qu’elle jouit d’une denrée périssable
Que sa survie est d’une durée instable
Matérielle
Elle ignore où elle passera sa retraite
Dans les draps d’un vieux gras ou à payer des traites
Ou bien au ciel ?

Elle est telle quelle
Elle est belle, et triste et seule
Si seule …ment…
Elle est telle quelle
Elle est poème dont la police n’arrive pas à avoir la peau
De polissonne, un peu espionne, un peu espiègle à demi-mots qui toujours ment…
Elle est telle quelle
Elle est fichée, parfois fauchée, mais bien réfugiée
Elle est fichue, même affligée et trop figée, de s’en sortir…
Elle est telle quelle
Elle est traquée, toute étriquée, mais trop craquante pour qu’on la troque,
Jamais tranquilles quand indocile elle se lève pour partir…
Mais qu’est(-ce) donc au fond (que) cette enfant ?
Quelle quête, quelles querelles l’ont faites telle ?

Remarques sur le texte

En voici deux  :
1. « De polissonne, un peu espionne, un peu espiègle à demi-mots qui toujours ment… » est quasiment imprononçable jusqu’à la fin !
2. « Homme pur » ne sonne pas bien dans le premier ‘refrain’

Instruments

  • Voix
  • Deuxième voix
  • Guitare
  • Violoncelle ?
  • Contrebasse ?

Sur scène

Passer la vidéo (un clip) montrant une femme illustrant celle dont il est question ici ?

Visuel alternatif

Jeune fille de profil, fine et poitrine fragile, cambrée comme un dernier quartier de Lune, dont on ne voit pas le visage. Elle est habillée de manière assez exubérante et se trouve au milieu d’un joyeux foutoir.

Photo : extrait de “Danseuse II” de Marc Rosset.