(Un journaliste demande à Violeta Parra)
Andrés Wood, [2012] Violeta se fue a los cielos
— Vous êtes déjà tombée amoureuse ?
(Elle montre sa main tous les doigts écartés)
— Cinq fois ?
— Non : cinq mille fois !
Texte
1.
A moi qui croyais être roi
Et me réveille un matin rien
En riant de mon désarroi
Puisque déjà je l’ai fait mien
Moi qui me voyais être à toi
Et me retrouve un matin chien
Errant dans les rues et le froid
Perdu et coupé de mes liens
Refrain 1 Quand sonne l’heure de la disgrâce Où tous nos espoirs sont cocus Et nous saluent de leurs mains grasses Au bras d’autres {futurs / déjà} vaincus Nous savons qu’il faut laisser place A nos suivants aléatoires / A nos successeurs d'un seul soir Que nos larmes, d’un coup d’essuie-glace Seront effacées de l’histoire
2.
On s’exile sur ses propres terres
En trainant une douleur obscène
Lorsqu’on a rejoint le parterre
Une fois qu’on a joué sa scène
On regarde ses propres posters
Avec une rancune malsaine
Pour celui qu’on fut juste hier
Belle musique devenue larsen
Refrain 1
3.
Celui dansant avec une ombre
Se croit encore dans la lumière
Lorsqu’il fait juste parti du nombre
De ceux qui se couvrent de lierre
Et s’emmurant dans la pénombre
Racontent accrochés à leur bière
Les péripéties les moins sombres
De leur vie qui prend la poussière
Refrain 1
4.
A lui qui croyait être roi
Et se réveille un matin rien
En riant de son désarroi
Puisque déjà il l’a fait sien
Lui qui se voyait être à toi
Et se retrouve un matin chien
Errant dans les rues et sans toit
Faisant le deuil de tous ses biens
Refrain 2 (final) Et quand vient l’heure du coup de grâce Qu’on se dit qu’on en a plein le cul C’est bien la mort qui fait sa garce Dit « la vie vaut d’être vécue » Exile la femme et la remplace Et sous nos yeux vient la faire voir Pour que d’un rien fonde la glace Que brûle un petit feu d’espoir
Instruments
- Voix
- Guitare
- Accordéon
- Contrebasse
Photo d’entête : “La disgrâce” (Marché de Sucre, Bolivia) par Antoni Astugalpi.