Chère toi,
Je t’appellerai comme cela puisque, contrairement à toi, je ne sais ni ton prénom ni ton nom, mais comme je m’adresse à toi comme une compatriote et non comme une employée de la Poste, je te tutoierais fraternellement.
Je viens de recevoir chez moi une lettre de ta supérieure hiérarchique, une certaine Elodie R*, que je n’ai pas l’honneur de connaître. Elle se plaint de mon comportement lors de mon passage dans le bureau de Poste, le 7 octobre 2020. Que tu te sois servi de l’adresse que j’avais mise sur l’enveloppe pour trouver mon identité, soit. C’est limite d’un point de vue déontologique et assez digne de dystopie où les moindres faits et gestes des individus sont disséqués, mais passons. Ses termes, en revanche, sont plus que limites et presque diffamatoires lorsqu’elle parle de « comportements agressifs », d’« insultes » et de « menaces ». Je ne sais pas comment tu as vécu la chose et ce que tu es allée lui raconter mais je vais te replacer le micro-événement dans son contexte.
Je devais poster une lettre avec suivi que je sortais de mon sac, tranquillement dans le hall d’entrée, en attendant qu’un autre client termine son opération. Tu m’ouvris alors que je ne m’y attendais pas et je rentrai avec ma lettre et mon stupide masque qui ne sert à rien – tu écouteras ce que disait le ministre de la santé, M. Véran et ce qui est marqué sur les boites – à la main, que j’enfile sur la bouche, bien que j’estime que ce ne soit rien d’autre qu’un rituel de soumission destiné à voir jusqu’à quel point nous sommes lâches et dociles. Mais comme je ne voulais pas faire d’histoire, j’étais lâche et docile, comme mon peuple de Gaulois mis en cage. Il était enfilé quand j’arrivai à la moitié de la salle, où j’étais à trois mètres et de côté par rapport au client âgé qui était en train d’écrire quelque chose ; et à trois mètres aussi environ de toi, qui portait un masque et te trouvais derrière un mur de plexiglass. Tu t’es permise cependant de me faire une réflexion désagréable et de monter sur tes grands chevaux en petite donneuse de leçons, pour cette petite seconde grotesque où j’étais en faute vis-à-vis de la règle criminelle donnée par nos autorités folles ou assassines. Tu vois l’absurdité du truc ? Par cette réflexion de petit kapo zélée, tu me mis instantanément d’assez mauvaise humeur, alors que j’aurais préféré voir ton visage et te saluer simplement. Je te fis donc remarquer qu’il y a la « lettre et l’esprit de la lettre », la loi et l’esprit de la loi, et que si le ridicule ne tue pas (comme le Covid, si tu regardes les vrais chiffres de létalité du virus), tu étais là en train de me chercher des noises bêtement pour quelque chose de totalement absurde.
Je te fis remarquer que tu étais derrière ton masque et derrière une vitre – que je toquai pour que te souviennes qu’elle était là – et que tout ça n’avait pas de sens. Étant malgré tout assez délicat, je ne te parlai pas de ton âge, mais du peu que j’ai vu de toi, à tes cheveux noirs et ta peau sans ride, tu dois avoir entre vingt et trente ans, tu n’avais et n’as toujours, donc, AUCUNE, absolument aucune, raison de t’inquiéter pour ta santé quant au Sars-Cov-2. Et la personne à trois mètres de moi non plus, que j’aurais plus de chances de toucher improbablement avec un postillon, si nous étions sortis ensuite et que nous ayons pris un café entre deux tables ou si je l’eus croisé dans le métro parisien.
Bref, conviens-en, prends du recul, garde la tête froide, et vois objectivement le côté grotesque de la situation. Ta remarque était totalement inutile et déplacée. Si je me suis moqué de ton comportement avec ironie et méchanceté – parce que je devrais être dans la bienveillance, que tu ne m’as pas mis dans cette disposition et que je n’ai pas eu la force sur le coup de dépasser ma colère pour te parler en douceur – je ne me suis pas moqué ouvertement de ton statut d’employée en fin de chaîne de décision, mais de la façon avec laquelle tu appliquais cette règle idiote, ce qui confinait à la bêtise. Remarque que je ne te critique pas de l’appliquer, mais le zèle avec lequel tu le fais– la vie est pleine de nuances, tu l’apprendras à ta chèfe qui a raté sa carrière de professeure de morale.
Certes, je t’ai traitée de « petite employée » et t’ai félicitée avec ironie pour ton dévouement enthousiaste. Si tu veux tout savoir, je venais déposer un chèque après fait les vendanges, boulot qu’un enfant de 8 ans peut faire, intellectuellement nul donc, et sans doute moins bien payé que le tien. D’un point de vue strictement comptable, socialement, je devais alors être en dessous de toi dans l’échelle sociale. Je ne prenais pas de haut ton statut professionnel mais me moquait de ton comportement de caporal, dans un régime en marche vers le techno-fascisme et que tu contribuais par cette micro-agression à défendre avec cœur et énergie. Lorsque je faisais les vendanges, un boulot socialement alacon, j’étais néanmoins dans une ambiance agréable, je respirais sans masque, je levais la tête et voyais ce paysage si beau dans lequel nous évoluons – j’étais plus précaire financièrement mais plus libre que toi, et même assez heureux. C’est cette liberté-là, que je veux pour toi et tous les Français dans notre beau pays qu’ils détruisent.
Alors, sache, ma chère compatriote, que d’Elodie et moi, la cadre dans son bureau qui ne fera sans doute pas des pieds et des mains quand la Poste voudra te remplacer par un robot et de moi qui fus gilet jaune pendant près d’un an pour qu’une révolution nous débarrasse des fascistes (on voyait bien arriver le truc bien avant le prétexte du Covid-19 et la France était déjà en faillite), la cadre qui t’impose un masque qui te défigure – alors que tu es peut-être très belle – et qui te muselles – alors que tu as sûrement des choses à dire – et moi qui serai là pour te tendre la main si tu refuses qu’il t’oblige à mettre tes enfants dans une école républicaine où on apprend rien ou de la merde, ou s’ils veulent t’obliger à te foutre dans les veines un vaccin dangereux et permettant de te contrôler nuit et jour – un peu comme cette lettre que je reçois chez moi pour avoir été désagréable avec toi pendant deux minutes –, des deux, donc, c’est peut-être moi qui t’aime le plus et qui pense à toi. Et qui aime ce pays et qui ne veut pas qu’on soit transformés en zombies apeurés et contrôlés comme du bétail. Qui veut voir ton sans doute beau sourire et défendre ta liberté à ne pas macérer huit heures par jour dans tes miasmes, ce qui est dangereux pour toi, comme ton comportement est dangereux pour mon pays.
Si tu adhères un jour à l’association Bon Sens, on sera peut-être “collègues”. Si tu arrêtes d’avoir peur sans doute manipulée par les media qui racontent tout ce qu’un pouvoir profond leur demande de diffuser comme propagande – tu veux un conseil d’ami ? si tu as une télévision brûle-la et vis –, tu seras libérée et des miens. Si tu te retrouves un jour au chômage et devenue « terroriste » parce que tu as refusée de suivre un seul des ordres débiles et contradictoires qu’ils vont nous donner pour nous libérer avec un vaccin dangereux dans un odieux chantage, contacte-moi. En attendant, arrête un peu ton délire…
Voilà. Puisque je viens de recevoir un courrier comme un enfant pris en tort par une maitresse qui a sûrement un master en gestion, marketing, communication ou ressources humaines, truc machin mes couilles mais pas de diplôme justifiant qu’elle me fasse la morale, je dirais que c’est toi qui as commencé ; et que j’ai bien continué. Maintenant, on arrête toutes ces conneries et on défend un peu ce pays qui va à vau l’eau. Laisse vivre les gens. Libère-toi de ce masque qui te défigure et t’empoisonne, libère aussi ton esprit.
Et si tu as un souci, tu me contactes directement au lieu de cafter à ta chèfe de secteur – j’ai le sale caractère d’un homme libre mais je suis inoffensif.
Bon courage, on n’a pas encore vu « la bête de l’événement » arriver et il faudra se serrer les coudes au lieu de se chercher des poux. Je compte sur toi ?
Amitiés viriles et franches,
Antoni
PS. Tu rediras bien à Elodie que ce qui « affectent nos relations », ce n’est pas mon comportement mais le foutu masque qu’elle t’impose, elle dans la chaîne de lâches et de soumis où elle prend part, mais qu’elle te transforme en robot de mauvaise humeur et de mauvaise santé. La prochaine fois qu’elle m’écrit pour défendre les gens dont elle est responsable, demande-lui de faire l’effort que ce soit un peu rigolo, grinçant, littéraire ou qu’elle s’abstienne de m’envoyer de la prose administrative nulle sur la forme et fausse sur le fond. Ta banque, la Poste, est en faillite comme les autres, non, chère inconnue ? Si tu demain tout s’écroule et qu’on est dans la merde, voire la guerre civile, ça se sera « inacceptable ». Conseille-lui si tu l’oses d’utiliser son temps apparemment assez libre, à essayer de sauver La Poste ! Les taux négatifs et la destruction du tissu économique par le régime que tu contribues à défendre, voilà qui est acceptable, pas le quidam qui a deux minutes d’accrochage avec toi.
[Des lettres qu’on n’envoie pas #2]
Bande-son
Photo d’entête : “346_00-Apo7X-180823-7” par Salvatore Soi

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