1)
Le cinéma, c’est le damné du concret, c’est le forçat du réel. Il n’y a qu’en littérature qu’on voit des images ; au cinéma on ne voit que l’apparence et elle est irréfutable. Par-dessus le marché, au cinéma tout le monde voit la même chose alors qu’en littérature tout le monde voit des choses différentes, mais personne ne verra jamais ce que les lecteurs voient (il n’y a pas deux Anna Karénine semblables dans la tête de deux lecteurs assis côte à côte et lisant au même rythme).
Philippe Muray, Festivus Festivus, « La fin du monde est reportée pour à une date antérieure », p. 474.
2)
Dans une prochaine vie, je serai plus burné et clairement iconoclaste : j’irai décapiter toutes les statues religieuses que je croiserai et détruirai les écrans dans les espaces publics
3)
Une image réussie est la source d’une musique ou d’un poème (ce qui, au fond, revient au même), là où l’audiovisuel nous laisse passifs et taris.
Photo : (Sans titre) de Richard P J Lambert.
