J’aime des gens

J’aime les gens qui se sentent vivre 24h/24 et 7j/7 (le week-end est sans doute une notion de “pauvres”) ; ou qui, le cas échéant, ne se résignent pas à leur condition, contrairement à ceux qui finissent par macérer dans la frustration et la haine d’eux-mêmes – puis des autres.

J’aime ceux qu’une passion ennoblit ; ceux dont la prunelle brille du reflet d’un projet qui les porte ; ceux qui, le doigt vers l’horizon, ne se sentent jamais arrivés.

J’aime les « gens qui doutent, les gens qui trop écoutent », les sceptiques qui s’engagent malgré tout sans être dupes, qui savent quels clichés ou préjugés modèlent leur vie, et ont appris à apprivoiser leurs peurs ou leurs contradictions.

J’aime ceux qui savent défendre et aimer jusqu’au fond de leurs tripes (c’est-à-dire aussi détester d’autres choses avec force), mais sont capables de recul et d’autodérision lorsqu’ils se sentent devenir trop sérieux ; enfin, mieux vaut un inquisiteur intelligent qu’un sot qui agite des idées à la mode parce qu’il a vaguement compris les slogans d’un documentaire sur fond de violons, et que sa “connaissance” impressionne des plus sots que lui.