Pas vraiment un concert en samedi 9 décembre, mais une petite chanson chantée en duo avec Clélia à l’après-midi « Poésie et chanson » de la Plume Colmarienne. Déjà il pleut ce samedi, je suis à la bourre, Clélia a bossé toute la nuit et nous devons encore chercher – à cause de moi – ma guitare dans le village d’à côté, et puis ça bouchonne partout et on arrive enfin avec quelques minutes de retard sur l’heure prévue. L’assemblée, une dizaine de personnes à la moyenne d’âge plus proche de la retraite que de la garderie (encore que…), a dû commencer pile à l’heure et nous arrivons comme deux cheveux sur la soupe où personne ne nous connaît, … enfin si je ne connais que Maripole (qui nous a invité). Enfin tout le monde paraît apathique ou accueillant et c’est ce dernier aspect qui nous invite à nous rendre devant les autres pour chanter « Se tirer du froid » de Clélia. Nous l’avons un répétée la veille et elle trotte encore dans ma tête… Clélia nous présente, on retire les cheveux pour entrer dans la soupe et nous nous lançons sans échauffement, un micro-accordement qui suffit, nous voilà partis.
Manque de bol, j’ai totalement oublié le premier accord du refrain. Alors, après quelques tâtonnements de ma part pendant que Clélia gratifie à l’assistance de grands sourires, nous décidons que nous chanterons les refrains a capella, on est deux, et ça passe. La chanson est entraînante, la mélodie se faufile dans la petite pièce où nous sommes, un peu de joie envahit l’espace. Le nez sur mon pupitre et les paroles qui reposent dessus, je ne vois pas les visages des gens mais je sens un pied qui tape juste devant moi, ça me rassure, ça vaut dix sourires, on termine dans la joie cette belle chanson.
Plus tard, Clélia offre « Il n’y a pas d’alliance qui tienne » face à un public attendri que j’observe depuis ma chaise, tout derrière.
Nos convives paraissent pressés de manger leur mannala, la réunion a duré une grosse heure, et je décide de pas les embêter avec le diptyque « 60 millions de commémorateurs » et « Les points de suspension… » que j’avais prévu pour l’occasion. On parlera de mon nombril une autre fois, l’assistance ne me semble pas prête pour parler d’état d’urgence, de manipulation, de « nazisme à nichons » et autres minutes de silence récupérées pour des projets politiques odieux.
J’aurais pu lancer un « Présent de l’affirmatif » pour réveiller quelques souvenirs sensuels à quelques uns avant de de s’ouvrir l’appétit mais je renonce, il y aura d’autres occasions.
C’était donc une première pour nous, et si je suis déçu de ne pas avoir réussi à jouer correctement la belle chanson de Clélia, c’est la petite expérience qui nous permettra de savoir réagir la prochaine fois que ça arrivera, j’ai bien envie de jouer encore cette chanson avec elle, si elle me le permet !