Je suis en train de faire les fonds de tiroir de mon disque dur comme on ferait le ménage de son secrétaire, pour en sortir tout ce qui n’a jamais vu le jour.
En cette période de couvre-feu hivernal, alors qu’aucune (contre-)révolution ne se dessine dans les prochains temps, je profite de ces nuits de calme pour rouvrir quelques vieux documents, tout mettre en forme, organiser, imprimer puis relier. Je vais sans doute acheter un grand coffre et donner la clef à des proches, pour qu’ils puissent l’ouvrir en cas de décès ou d’emprisonnement prolongé. Histoire qu’ils aient su qui j’étais avant que je ne sois plus jamais là pour pouvoir le leur dire ; même si je me garde tout de même le droit d’être heureux et travaille en parallèle à garder ce droit à l’être.
Peut-être, donc, que ce testament scriptural sera vain, ceci étant encore du théâtre. Peut-être que finalement je ne mourrai sur aucune barricade, que mon refus des thérapies géniques ou vaccins anti-grippe-19 ne m’imposera aucun exil, que je ne serai pas emprisonné dans un camp Covid ou pour terrorisme. Cela voudra dire alors que nous avons gagné et que les tyrans auront été défaits. Il sera alors temps pour moi de partir sur les routes avec mon bâton de pèlerin et de tout laisser derrière moi pendant quelques mois. En ce cas, ce ne serait pas mon testament scriptural, mais le tome I de mon “œuvre”, ouvrant vers un potentiel tome II empli pour le moment d’inconnues et de quelques projets dans la ligne de mire.
Dans tous les scenarii, cela va marquer une étape en cette année 2021. Il faut s’être détaché de tout, n’avoir rien laissé en suspens, pour partir libre et sans regrets ou pour repartir vers autre chose comme un nouveau cycle.
En cet hiver, je meurs un peu ou me prépare à mourir en sortant de l’ombre tout ce que j’ai de vie.
Bande-son : histoire de relèves
Photo d’entête : “Strongbox – V3 (2 of 8)” par James O’Guinn
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