Titre original : “Martha”, dans Closing Time (1973)
Paroles retravaillées
Et me voilà dans ta boite-aux-lettres1 Ça fait tellement d'années… Te souviendras-tu de moi peut-être C’était à l’université
Salut, ça va, qu’es-tu maintenant devenue ? C'est moi, écho de jeunesse, Moi qui t’ai alors si bien connue J’ai pu trouver ton adresse
Parce que ça fait quarante ans ou plus, Maintenant, rappelle-toi c’est si vieux Il y a si longtemps que je ne t’ai pas lue As-tu toujours les mêmes beaux yeux ?
Refrain
C'était le temps des roses
Ta poésie et ma prose
Quand nous n’avions pas de lumière ni à manger nous nous aimions.
Il n'y avait pas de lendemains,
Nous avions balayé nos chagrins
Dans le chaos en l’autre nous nous arrimions.
Je me sens tellement vieux maintenant, Tu ne dois plus être (si) jeune non plus. Qui es ton mari, as-tu des enfants As-tu ce que tu as toujours voulu ?
Nous, nous étions si idéalistes C’est bien que tu aies trouvé quelqu'un De loin nous me paraissons un peu tristes Mais j’ai cet amour dans un coin…
Refrain
Tu as laissé en moi tant de choses Je m’en rends compte vieillissant Et même si mes pétales se nécrosent Ton parfum autour de moi toujours sent.
Je suppose que je n’étais pas fait pour toi Et il est beaucoup trop tard Il te fallait bien plus qu’un simple toit Mais je t’aime toujours quelque part…
Refrain
Et je me souviens de soirées de froid Me réchauffant près de toi…
Lyrics
Operator, number, please: Its been so many years Will she remember my old voice While I fight the tears?
Hello, hello there, is this Martha? This is old Tom Frost, And I am calling long distance, Dont worry bout the cost.
cause its been forty years or more,
Now martha please recall,
Meet me out for coffee,
Where well talk about it all.
And those were the days of roses, Poetry and prose and Martha All I had was you and all you had was me.
There was no tomorrows, Wed packed away our sorrows And we saved them for a rainy day.
And I feel so much older now, And youre much older too, Hows your husband? And hows the kids? You know that I got married too? Lucky that you found someone To make you feel secure, cause we were all so young and foolish, Now we are mature.
And those were the days of roses, Poetry and prose and Martha All I had was you and all you had was me.
There was no tomorrows, Wed packed away our sorrows And we saved them for a rainy day.
And I was always so impulsive,
I guess that I still am,
And all that really mattered then
Was that I was a man.
I guess that our being together
Was never meant to be.
And martha, martha,
I love you cant you see?
And those were the days of roses, Poetry and prose and martha All I had was you and all you had was me.
There was no tomorrows, Wed packed away our sorrows And we saved them for a rainy day. And I remember quiet evenings Trembling close to you...
Plagiats par anticipation
Je suppose que Jean-Jacques Goldman s’est inspiré de Tom Waits pour « Je vous voudrais vous revoir » au début du XXIème siècle et moi-même ai-je dû m’inspirer dans un vieux fond de mémoire et de café, du vieux Goldman de mon adolescence et de ma jeunesse…
… ou alors éprouve-t-on tous un peu la même chose, quels que soient le siècle et la langue…
Ou était-ce un écho de Charles Aznavour et sa bohème ?
Vivez, les jeunes, ça va si vite !
Photo d’entête : “Phone” par Morgan Schmorgan
Note
- Oui, dans la version originale, Tom Frost appelle sur un vieux téléphone et ici il s’agit d’un texte épistolaire. Pourtant, je laisse quand même le téléphone comme image d’entête : il représente le XXe siècle défunt, un objet d’un peu avant ma jeunesse moi qui suis né six ans après la chanson. Et puis qui écrit encore des lettres ? Aujourd’hui, Martha aurait reçu un courriel, et moi-même j’ai envoyé un jour un courriel à ma Martha du lycée, Isabelle. Alors laissons ce téléphone, ce fil qui nous relie au passé. ↩︎
