Principe
Le but serait de faire chanter des gens sur des chansons qu’ils connaissent tous, de groupes célèbres donc, ou de tubes de plusieurs artistes, mais non pas en langue originale1 sinon dans une adaptation française, histoire qu’il y ait de l’originalité et qu’on sache ce qu’on chante au lieu de baragouiner des paroles absconses et souvent idiotes.
Avantages…
…par rapport à de la simple reprise
L’avantage par rapport au groupe de reprises ou au concert « en hommage de »2, c’est qu’on n’est pas simplement consommateurs passifs d’une culture qu’on ne produit pas, puisqu’on chante des adaptations. En effet, il n’y a de pire humiliation pour les groupes que d’abdiquer toute créativité pour se contenter d’être des copies plus ou moins bonnes, artistes de seconde zone, comme un homme payerait une prostituée qui ressemblerait à l’actrice avec qui il rêve de copuler mais qu’il n’aura jamais, même pas en rêve… Et que dire des groupes qui se spécialisent dans la copie d’un seul groupe ou chanteur, les sosies de, ou imitateurs : quelle bassesse !
Qui humilie aussi le public, faux snobs qui ne pouvant se payer le produit de marque achète une contrefaçon pour se donner l’air de… Si tu n’as pas les moyens d’acheter une marque achète autre chose, si tu n’es pas au sommet dans un référentiel qui est fait pour t’abaisser et te maintenir dans les marges, (ré-)invente-toi une culture, réapproprie-toi une culture3, c’est de là que viennent toutes les musiques de noirs nord-américains, les musiques urbaines, le grunge4, etc. cesse d’être une copie d’être humain qui va voir des copies d’artistes !
…par rapport à un karaoké
L’avantage par rapport à un karaoké, c’est qu’on peut faire chanter tout le monde en même temps, tous ensemble, au lieu d’avoir une succession de chansons durant lesquels il faut se farcir les 5 minutes de gloriole de telle star de salle de bain ou le numéro de tel candidat de télé-crochet. Cela reste un concert puisque les musiciens jouent en direct et, si le chanteur se met au service du public de choristes-chanteurs et s’efface quand il le faut, il est la colonne vertébrale de la soirée. Enfin, si le public ne veut pas chanter – ça peut arriver, il peut être là pour draguer, raconter sa vie, etc. et n’avoir la musique qu’en bruit de fond – la soirée peut aussi avoir lieu…
Désavantage
Pour un projet qui veut défendre la langue française, ça fait obligatoirement chanter des chansons de langues étrangères, c’est un peu con… Ou trouver de quoi chanter ensemble des chansons françaises sans faire de la reprise5 ni du « N’oubliez pas les paroles » !
Déroulement de la soirée
Avant le karaokoncert, distribuer la liste des chansons disponibles et permettre au public de voter celles qu’ils veulent entendre/chanter… Ça se fait dans les soirées karaokés, voir si on peut reprendre un tel système. Seulement, les titres ne se trouvent que dans la version francophone, tout comme les noms des artistes ont été traduits en français, ce qui donne un petit aspect devinette ou quiz.6
Le groupe est averti de la liste des chansons avant de commencer.
Le karaokoncert proprement dit :
- Echauffement collectif, si possible ludique
- Chants des chansons votés avec diffusion des paroles sur grand écran évidemment, visible par tous, avec système de couleur en direct de ce qui est à chanter
- Final surprise : comme faire chanter une chanson en divisant la salle en deux7 qui se répond, un canon, séparant les hommes et les femmes avec des chansons de duos célèbres, par exemple…
Possible liste de chansons
Les chansons que j’ai choisi d’adapter sont des chansons que j’aime et que je veux chanter dans ma langue :
- High and Dry – Tête de radio
- Robot parano – Tête de radio
- Soulèvement – Muse
- Un – Toi aussi
- Je t’appartiens – Léonard Kravitz
- Everlong – Ceux qui se battent pour des foufounes
- Jaune – Jeu froid
- Tessellate – Alt J
- Nuances de silence – Simon & Garfunkel
- Pas de pain aujourd’hui – Les Frères Ermites
- Tous ensemble – Les Scaraboums
- Rouler sous l’orage – Les Portes
- Toxique – Lances Bretonnes
- Jeu dangereux – Chris Isaak
- Zombies – Les Canneberges
- Black to Black – Emilie Débit-de-boisson
- Secoue-toi – Tailleuse8 Rapide
Notes
- Ne soyons pas dupes, en anglais la plupart du temps, puisque l’Union Européenne n’est encore qu’une colonie de sa colonie nord-américaine et qu’il faudra sans doute plus d’une génération pour que cela cesse. ↩︎
- “Tribute” pour les ploucs du XXe siècle, qui franglishe le boulechite. ↩︎
- C’est comme ça que ça fonctionne, l’art, l’appropriation, modification, sublimation et l’amélioration sont les principes mêmes de toute créativité, personne n’invente de zéro ! ↩︎
- Mais pas le punk, qui semble avoir été pensé par l’industrie du disque comme les groupes de mannequins éphèbes, “boys band”, au tournant du siècle. ↩︎
- J’entends qu’on souffle, au fond, qu’on a qu’à les traduire en anglais : non ! ↩︎
- Ha oui, test à l’aveugle aussi… Les blind tests, c’est le pire du pire de la beauferie, mais on dira que ces amateurs ne sont pas notre public… ↩︎
- On fait ça à la Meinau dans le Kop, où la tribune est divisée en deux, chaque côté chantant une version simplifiée du thème principal de “No limit” des 2 Unlimited. ↩︎
- Avec un peu de mauvaise foi. ↩︎
Photo d’entête : “karaoke awesome” par Dan Ox
