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Présentations

Musicalement

Tenu par Antoni Astugalpi, eXtrasymptotes est un (projet de) collectif musical, basé à Colmar et centré autour de chansons originales, francophones principalement, avec un peu d’espagnol1 et d’autant de chansons hispanophones et anglophones2 adaptées en français.

Ce n’est donc pas un projet de groupe de reprises3 puisque les chansons ne sont pas forcément connues4 du grand public et sont adaptées en français.

Sur scène

Après quelques apparitions en mode guitares/voix, l’objectif à moyen terme consiste à élaborer la mise en scène de concerts soucieux d’apporter quelque chose de plus complet que la seule présence d’individus en train de jouer d’un instrument5, en y adjoignant de la danse, voire des arts plastiques, des photographies, etc.6 pour des mises en scènes taillées à chaque chanson.

L’idée serait de mettre les musiciens en retrait, ou de côté, et de laisser toute la place à des danseurs, faisant vivre les chansons, afin d’apporter une vraie valeur ajoutée au concert. Non pas de la danse avec de la musique comme les concerts de musique pour minettes (Britney Spears, Shakira, Miley Cyrus, Ariadna Grande, etc.) mais une réelle osmose entre les deux, quitte à accompagner par des morceaux instrumentaux les danseurs pour des intermèdes ou des moments où la danse est première.

S’il fallait se chercher un modèle, on pourrait dire que ce serait Sia Furler, lors de la période de ses albums 1000 Forms of Fear (2014) et This is acting (2016), et notamment sa coopération avec Maddie Ziegler pendant qu’elle-même s’est créée son personnage bipolaire sous perruque…7

Et s’il n’y a rien à montrer sur scène, que les gens se regardent entre eux, qu’on les fasse danser avec ce que J.J. Goldman appelait des « chansons pour les pieds », et ce à quoi doit servir les nouvelles chansons d’antan

Qu’est-ce qu’une extrasymptote ?

On connait le terme d’asymptote qui est utilisé en mathématiques pour préciser des propriétés éventuelles d’une branche infinie de courbe à accroissement tendant vers l’infinitésimal. Le mot, construit à l’aide du préfixe privatif « a » et du terme grec de « σὐμπτωσις » (dont le deuxième sens est “rencontre”), est d’abord un adjectif qui peut qualifier une droite, un cercle, un point… dont une courbe plus complexe peut se rapprocher. C’est aussi devenu un nom féminin synonyme de droite asymptote.

Une droite asymptote à une courbe est une droite telle que, lorsque l’abscisse ou l’ordonnée tend vers l’infini, la distance de la courbe à la droite tend vers 0. L’étude du comportement asymptotique est particulièrement développé dans les études de fonctions et présente des commodités reconnues par de nombreux mathématiciens. Ainsi, dans le domaine scientifique, il arrive fréquemment d’étudier des fonctions dépendant du temps (évolution de populations, réaction chimique ou nucléaire, graphique de température, oscillation d’un amortisseur). Un des objectifs du chercheur est alors de connaître l’état à la fin de l’expérience, c’est-à-dire lorsqu’un grand intervalle de temps s’est écoulé. L’objectif n’est alors pas de connaître les variations intermédiaires mais de déterminer le comportement stable, à l’infini du phénomène mesuré.

L’étymologie grecque du mot « asymptote » laissait imaginer que deux courbes asymptotes ne se rencontrent pas. Cette impression était renforcée par certains usages littéraires du terme : « La science est l’asymptote de la vérité. Elle approche sans cesse et ne touche jamais » (Victor Hugo. William Shakespeare – L’art et la science). Les premières rencontres de droites asymptotes avec l’étude de l’hyperbole semblaient confirmer cet état de fait. Cependant, la définition mathématique actuelle du terme (courbes se rapprochant indéfiniment près l’une de l’autre) permettait la rencontre des courbes une fois ou même une infinité de fois et n’excluait pas la possibilité que les courbes se trouvent confondues.

De notre côté, nous avions obtenu un phénomène inexpliqué à la fin de “Partir” :

Vers où l’extrasymptote étreint enfin l’abscisse
Où elles fricotent dans les bouts de l’infini
Courbes filantes flirtant et qui nous convient au vice
Quand nous voilà filoutant pour voir leurs ébats honnis

Cette incongruité, la possibilité laissée ouverte par les mathématiques et la curiosité nous ont poussé à explorer ce phénomène. Nous nous sommes alors intéressés au phénomène de bourdonnement obtenu en dansant le biglemoi. En suivant les premières expériences de laboratoire qui avaient été réalisées en espace de travail in situ – c’est-à-dire, contextuellement, sur des pistes de danse, dans les années 1940  et en volant quelques plans au grand-père de Boris Vian, celui qui créait des bombes atomiques dans son atelier, nous avons pu “dériver” le phénomène d’interférence créé par deux sources animées d’un mouvement oscillatoire rigoureusement synchrone et se trouvant à une distance assez petite l’un de l’autre, en chargeant une des courbes de musique et l’autre d’un parfum ou d’une couleur. Nous avons ainsi réussi à les faire se toucher à distance.8 La double charge de la courbe et du plan, produit la torsion synesthésiques à progression fractale que nous avions observé entre l’extrasymptote de “Partir” et son abscisse.

Jusqu’ici les autorités scientifiques mondiales ont interdit les expériences dites « combinatoires », lorsqu’un élément d’un système à 2 axes perpendiculaires et au moins deux courbes sont chargés d’éléments de nature différente ou lorsque l’élément élément du système à 2 axes perpendiculaires et au moins une courbe sont chargés en même temps d’éléments de nature différente, comme, par exemple, lorsque sont associés une odeur avec un son, ou un aspect tactile avec une couleur. Des phénomènes de type “trou noir” ou d’ouverture de portes spatio-temporelles étant à craindre, il faut attendre les avancées de la science pour oser toucher à ces propriétés de la nature. De même, l’utilisation de courbes à oscillation stochastique est totalement prohibée et passible d’emprisonnement à vie pour le contrevenant. Les autorités sont plus indécises face aux promesses de l’extrasymptotique quantique.

Nous devrons, cependant, pouvoir travailler bientôt sur des extrasymptotes surchargées (dites aussi “saturées”), gorgée d’eau, de sucre et de soleil.

Présentation du site

Le site extrasymptotes.com, quant à lui, sert à présenter, tout d’abord, ce qui ne sont pour le moment que quelques pauvres maquettes des différentes chansons terminées ou en cours, réalisées avec les moyens du bord et entre deux occupations toujours plus urgentes.

Il sert aussi à montrer ce qui se fait ailleurs d’intéressant et qui doit nous servir d’émulation bien plus que de source d’influence, sur des sujets tels que les vidéos des clips, l’habillage scénique et la mise en scène (décors, danse), l’image statique (affiche de concerts, pochettes d’albums), etc.

Notes

  1. On note un petit essai de chanson anglophone, avec “Silently, you told me” mais elle pourrait tout aussi bien être écrite en français, finalement… ↩︎
  2. Mais aussi, quoi de manière bien plus marginale, de l’allemand ou de l’ancien français et du latin. ↩︎
  3. En janvier 2023, il y a 124 chansons écrites ou en préparation pour environ 130 adaptations réalisées ou prévues, ça s’équilibre. ↩︎
  4. Hors de question de faire dans la machine à tubes… ↩︎
  5. Ce qui, ne nous voilons pas la face, est assez lassant, non ? ↩︎
  6. Mais pas (ou de manière secondaire) de vidéos. En effet, les groupes qui mettent des vidéos derrière eux, comme si on regardait un clip (pratique de l’audiovisuel qui est en elle-même à critiquer, puisque la musique doit s’écouter, laisser libre court à l’imagination, comme un roman, et non pas terminer toute cuisinée dans le bec passif du (télé-)spectateur.) avec les musiciens en direct, actent souvent la défaite du spectacle vivant… ↩︎
  7. Cf. « Cinq versions de “Chandelier” sur scène ». ↩︎
  8. Ce phénomène est, par exemple, connu dans une de ses manifestations simples, via la résonance entre deux cordes lorsqu’elles oscillent à la même fréquence ; ce que les joueurs d’instruments à corde connaissent bien. ↩︎

Photo : Extrait de “Infinity” de Lee Rui Kang.